Entretien avec Patrick SOULHAC

Comment voyez-vous la polémique autour de l’église ?

Je ne suis pas concerné par cette polémique entre l’évêque de Montauban et le maire de Lafrançaise. Notre programme pour les élections municipales était déjà imprimé lorsqu’elle s’est déclenchée et tout ce qui concerne notre position à propos de l’église Saint Georges est contenu dans notre bulletin de campagne et accessible sur notre site internet.

Pour ma part, depuis 2011, période où j’ai fermé l’église pour des raisons de sécurité et où l’évêque avait formé un recours contre cette décision, je n’ai pas eu l’occasion d’échanger avec lui en dehors de cette procédure retirée après une entrevue avec le préfet en poste à l’époque.

J’ai envie de dire que ce genre de décision fait partie de l’ordinaire d’un maire. J’ai en effet fermé pour les mêmes raisons les églises de Lunel et de Saint Simon. Celle de Lunel a été rouverte après les travaux nécessaires et l’église de Saint Simon est toujours fermée. De la même manière la toiture de l’église de Saint Maurice a été entièrement refaite et aujourd’hui les associations paroissiales peuvent se consacrer aux rénovations intérieures.

Lorsque l’on est maire Il n’est nul besoin de se revendiquer d’un mariage religieux ou d’une fonction passée d’enfant de chœur pour engager la restauration d’édifices religieux qui sont propriété communale.

La polémique crée de la confusion et évite de poser les vraies questions.

Les études réalisées dès 2012 dont les conclusions ont permis d’établir un diagnostic du 23 octobre 2013 au 10 février 2014, permettaient d’engager des travaux dont l’échelonnement était programmé de 2015 à 2020. La seule question qui vaut d’être posée c’est de savoir pourquoi ces travaux n’ont pas été engagé après avoir été promis.

Vous faites état d’une économie en berne. Que voulez-vous dire ?

Dans nos communes rurales, après l’agriculture, le vecteur de développement majeur reste l’agro tourisme. La vallée des loisirs fait partie intégrante de cette dynamique et lorsque la piscine totalise 25 000 entrées c’est bien plus de visiteurs qui viennent irriguer notre territoire et renforcer notre économie. Cette dynamique est rompue lorsque, comme pendant le mandat qui vient de s’écouler, on laisse la vallée des loisirs se dégrader de jour en jour et que la fréquentation de la piscine tombe à 14 000 entrées. Tous les commerces de proximité souffrent et l’attractivité de notre commune diminue mettant aussi en danger l’ensemble des entreprises locales.  

La gestion du chantier de la rue Mary Lafon, qui a bloqué la vie commerçante du bourg pendant un an, n’a pas pris en compte l’impact économique d’un tel planning. Nous avons une belle rue vide de tout nouveau commerce. L’orientation budgétaire aurait dû se concentrer sur les locaux commerciaux vides et leur devenir.

Vous êtes critique sur la politique foncière de l’équipe actuelle, pourquoi ?

Les acquisitions foncières de la zone artisanale n’ont donné lieu à aucune installation d’entreprise, celle d’un terrain en 2015, destiné à une salle des fêtes, à aucun projet et enfin la dernière, celle d’un autre terrain, d’un montant très important, n’a fait l’objet d’aucun prévisionnel d’aménagement et pourrait se révéler une déroute financière pour la commune.

Les acquisitions foncières sont un outil de développement et d’aménagement utile si elles s’accompagnent d’une véritable stratégie économique ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Et la fiscalité ?

Il ne suffit pas d’annoncer une fiscalité maîtrisée qui se traduit ensuite par une hausse chaque année et un recours permanent à l’emprunt.

Nous annonçons clairement une baisse de la fiscalité sur le foncier non bâti (FNB), une stabilité des taux pour le foncier bâti (FB) et une baisse sensible de la taxe d’aménagement qui aujourd’hui pénalise forte ment la construction de nouvelles habitations.

Comment envisagez-vous le développement de la zone d’activités avec la communauté de communes ; vous avez une idée assez originale je crois ?

Pour cette zone où plusieurs milliers de m2 de terrains sont disponibles depuis plus de 5 ans il est temps de mettre en place un véritable outil de recherche d’entreprises artisanales à installer. Après les études menées en 2018 par la CCI et la chambre des métiers aucune action concrète n’a été engagée. Il est urgent de se faire accompagner par un professionnel de l’entreprise pour enfin passer à l’action et rencontrer des porteurs de projets et les accompagner dans leur phase d’installation.

Il est aussi indispensable de s’appuyer sur cette zone, proche de la départementale 927 pour développer la communication en direction des commerces de centre bourg. Il faut coordonner centre bourg et zone d’activité au lieu de les opposer.

D’autre part il est urgent d’investir dans les locaux vides du bourg et les bâtiments publics inoccupés pour les mettre ensuite à la disposition de commerçants ou d’artisans dans des conditions financières favorables. Les dizaines de milliers d’euros investi en terrains dans la zone artisanale auraient pu être orientés vers le centre bourg.

Quelles sont vos priorités ?

Aménager le faubourg du Moulin à Vent, rouvrir l’église, réaliser une salle des fêtes et améliorer le cadre urbain des villages.

Pouvez-vous nous résumer ce que vous ferez si vous êtes élus ?

Nous entreprendrons immédiatement les travaux annoncés afin que les engagements pris soient entièrement réalisés à la fin du mandat.

Comment se déroule la campagne pour vous?

Les gens sont en attente sur beaucoup des points que nous abordons dans notre programme, nous sommes très bien accueillis et nous avons beaucoup d’entretiens très encourageants.

Et votre équipe?

Nous avons la chance d’avoir composé une équipe dynamique et très investie qui a beaucoup travaillé depuis plusieurs semaines pour préparer le projet et qui continue sur le terrain.

Quelles sont vos chances de l’emporter?

 Beaucoup de signes d’encouragement reçus par chacun d’entre nous, nous rendent de plus en plus confiants.