Pôle de santé ou maison de santé pluri professionnelle ?
Aujourd’hui, Lafrançaise a deux pôles de santé déficitaires par manque de stratégie de développement de services ?
En décembre 2009, l’ASSAD, (Association de Services et de Soins à Domicile) a intégré la Mutualité Française.
Le 13 12 2009, Jean Guthmuller, président de l’Association et Vice-Président de la communauté de communes, a présenté au bureau communautaire, un projet qu’il avait préparé avec T.Rouillard, architecte.
Il a proposé que la communauté de communes construise un bâtiment et le loue. Infirmières et ambulanciers ont été sollicités pour partager les charges de loyer.
Le bureau et le conseil communautaire ont émis un avis favorable unanime à ce projet.
Chacun était alors bien conscient que ce projet serait lourd pour la collectivité mais il était en totale cohérence avec la vision de l’aménagement de notre territoire rural tel que voulait le défendre le conseil communautaire.
Ainsi, la volonté des élus a été de pérenniser cette activité sur notre territoire en construisant un bâtiment adapté et aux normes.
Le maintien de ce service de proximité répondait à un besoin lié au vieillissement de la population, à la volonté de privilégier le maintien à domicile, et à la préservation des emplois liés à cette activité (40 ETP).
Ce service qui accompagne près de 350 personnes sur 20 communes (de Lafrançaise à Lauzerte, de Cazes-Mondenard à Labarthe) est idéalement placé à Lafrançaise, au centre du territoire desservi et au sein de la nouvelle intercommunalité.
Il est rapidement apparu que le terrain envisagé ne correspondait pas à l’accueil d’un tel bâtiment du fait de la réglementation du PLU.
Plusieurs rencontres avec la préfecture afin d’obtenir une dérogation n’ont pu aboutir.
L’acquisition d’un terrain au Rival a alors été envisagée et validée en bureau et en conseil communautaire sachant que le budget serait ainsi alourdi de près de 40 000 €.
Le bâtiment, d’une surface de 400 m², pouvait dans un premier temps accueillir la Mutualité Française, le cabinet infirmier et plusieurs professionnels de santé.
Sa conception, en concertation avec les professionnels de santé, autorisait de possibles adaptations aux diverses activités par un système de cloisons modulables.
Un espace était prévu pour accueillir un cabinet médical de deux praticiens qui participeraient à l’équilibre financier par la mutualisation des équipements (ascenseur, salle d’attente, salle de réunions, sanitaires, parking).
Ce bâtiment, financé à hauteur de 613 300 € par la Communauté de Communes (69% du coût global) reste le programme d’investissement le plus lourd engagé pour doter notre territoire rural d’équipements structurants nécessaires au bien-être des populations.
L’Etat avec 249 000 € et le conseil général 24 400€ ont accompagné ce projet. Ils ont validé le dossier de présentation qui faisait de ce lieu la base possible d’un pôle de santé ouvert sur un véritable bassin de vie
Engagé en 2010, ce service fonctionne depuis le 1er avril 2013, il accueille l’antenne de Lafrançaise de la Mutualité française (anciennement ASSAD), le cabinet infirmiers (avec Mesdames Bristow Corinne, Capieu Nadine, Daniel Sandrine et Franceschini Maryline), plusieurs professionnels para médicaux, qui disposent de locaux accessibles aux handicapés et totalement adaptés à l’exercice de leurs activités.
Compléter le pôle existant, parfaitement opérationnel, au centre de la nouvelle intercommunalité, était une opération parfaitement réalisable. Un terrain municipal, de 1800 m2, disponible en face du bâtiment actuel, permettait l’installation d’un parking et éventuellement de bâtiments annexes, sans exclure de compléter l’offre de soins en centre bourg.
Il faut à ce stade rappeler les textes : « les pôles de santé assurent les mêmes activités de soins que les maisons de santé et sont constitués également de professionnels de santé, le cas échéant de maisons de santé, centre de santé sans pour autant qu’il y ait de regroupement physique contrairement à la maison de santé ».
La décision de réaliser une maison pluri-professionnelle de santé et d’acquérir pour cela un bâtiment n’a pas permis d’explorer d’autres pistes de travail. L’acquisition du bâtiment Fauché, certes luxueux mais inadapté, a nécessité des travaux extrêmement coûteux ne laissant plus rien du bâtiment initial qui devait au départ ne subir qu’une simple restructuration.
Il n’a jamais été étudié la possibilité de construire un bâtiment neuf répondant parfaitement aux besoins des professionnels de santé et aux critères de financement.
Le choix entre pôle de santé et maison pluri-professionnelle n’a jamais fait l’objet d’un réel débat démocratique.
Une association créée pour la circonstance s’est emparé du sujet et a exclu de fait toute autre proposition que la maison pluri-professionnelle de santé comme s’il s’agissait d’une évidence et comme si aucune réflexion et aucun projet n’avait existé auparavant.
Le projet initial, chiffré à 1 041 560, 00 €, acquisition comprise, a finalement atteint 1 500 ,000,00 € environ.
Ce choix a imposé de vider le pôle existant pour remplir la nouvelle structure partiellement.
Aujourd’hui la communauté de commune possède deux structures partiellement occupées et qui génèrent un déficit budgétaire annuel d’environ 45 000 €.
Les partenaires institutionnels qui se bousculaient pour inaugurer le pôle de services au public du Rival en juillet 2013, ont financé une structure concurrente, inaugurée par les mêmes en juillet 2019, illustrant parfaitement une gestion chaotique des fonds publics.
